Born in France to Franco-Belgian parents, Barbara Ottevaere grew up between two cultures that meet without ever fully blending. This oscillating identity—both a source of richness and strangeness—has long nourished her outlook on the world. Settled in Quebec since the early 2000s, she has anchored her artistic practice there after a path shaped by creative writing and photography.
Her work stems from a need to “leave a trace,” to give form to her inner world. For Barbara, clay is both a medium and a language—a living material, receptive to gestures, imprints, and accidents. Her process is grounded in experimentation and intuition. Each piece is born through slow time, a succession of states—from shaping to firing—that mark a transition between fragility and permanence. Ottevaere places particular importance on bas-reliefs, forms imbued with a mystical character, found on many monuments and sacred sites.
L’autre rive réunit une série de toiles d’André Clouâtre, peintre autodidacte dont la pratique se déploie au tournant des années 2000. Issu d’une enfance passée sur la ferme, Clouâtre conserve dans ses tableaux la mémoire du labeur de la terre ; une nature à la fois nourricière et exigeante.
Dans le silence de son atelier-garage, la peinture s’amasse, couche sur couche, comme s’accumulent les années. Pinceaux et spatules recouvrent, grattent, effacent, jusqu’à ce que surgisse le relief. Ce geste, proche de l’art brut, garde la trace d’une lutte engagée avec la matière.
De ses songes, l’artiste tire des contes qu’il dépose sur toile. L’un d’eux, obsédant, revient souvent : celui des oiseaux qu’il doit nourrir sans toutefois y parvenir, entravé par des machines défaillantes, des obstacles toujours plus nombreux. Ce rêve d’oiseaux affamés devient ainsi métaphore d’une impuissance symbolique.
Clouâtre convoque également des résonances littéraires, de Boris Vian à d’autres voix souterraines, nourrissant ses propres contes. Chaque toile s’accompagne de fragments de texte, comme autant de clés pour investir les dédales qu’il érige, hantés par l'énigme et suspendus entre les terres labourées et l’appel d’une autre rive.